Atelier EYES : apprendre aux élèves le "climate storytelling"
- stephine7
- il y a 2 jours
- 3 min de lecture
La fondatrice de la Lab School, Pascale Haag, et l’enseignante d’IB English & Art, Jo Perkins, sont récemment revenues inspirées de l’atelier EYES (Enhancing Youth Engagement Skills for Climate Actions) sur le climate storytelling destiné aux enseignants, qui s’est tenu en octobre 2025 à Factory Forty, à Bruxelles. Cet événement dynamique, cofinancé par Erasmus+, a réuni des enseignants et experts passionnés pour explorer des approches innovantes de l’enseignement du changement climatique et de la justice climatique — en s’appuyant sur des récits puissants qui relient, inspirent et motivent l’action collective.
À la Lab School Paris, nous avons eu la chance d’accueillir deux membres du consortium EYES — Anka de The Environment and Human Rights Academy (TEHRA) et Maria de News Decoder — pour animer un atelier auprès des lycéens, reprenant les contenus présentés à Bruxelles.
Que savent les élèves de la justice climatique ?
La crise climatique est aussi une crise de justice sociale ! Mais les élèves savent-ils comment le changement climatique affecte différemment les populations ?
Anka et Maria ont commencé l’atelier en demandant aux élèves de choisir : « Je pourrais expliquer ce qu’est la justice climatique à un proche : oui ou non ? » — la plupart ont répondu « non ». Ce sondage éclair a permis d’ajuster le rythme au niveau réel de compréhension des élèves : ralentir, définir les notions clés et répondre aux questions sur la justice climatique.
Anka a d’abord dézoomé pour montrer que l’injustice entre pays est un enjeu majeur. Les pays en développement, comparés aux pays riches, sont plus vulnérables au changement climatique. La vulnérabilité mesure la difficulté d’une population à s’adapter aux effets du changement climatique.
Elle a ensuite rezoomé pour montrer que la vulnérabilité existe au sein d’un même pays. Par exemple, les femmes peuvent être plus vulnérables face aux catastrophes naturelles que les hommes : en tant qu'aidants, elles peuvent avoir plus de difficultés à évacuer parce qu’elles doivent assurer la sécurité de celles et ceux dont elles s’occupent. Autre exemple : les agriculteurs sont bien plus vulnérables à la sécheresse que des banquiers, dont les moyens de subsistance ne dépendent pas directement des conditions climatiques.
À partir de ces exemples, les élèves ont compris que la justice climatique consiste à reconnaître que la responsabilité face au changement climatique et la vulnérabilité à ses effets ne sont pas réparties équitablement, et qu’il faut agir pour corriger ce déséquilibre.
Enfin, Anka a introduit l’activisme étudiant via la pensée systémique. Mettre fin à tout ce qui cause le changement climatique peut sembler accablant. La pensée systémique invite à analyser les composantes d’un système, leurs interactions, puis à choisir des leviers d’action — des points du système où intervenir pour amorcer le changement. Les élèves peuvent activer ces leviers par l’apprentissage, les manifestations, la création artistique et même le journalisme !
Comment les élèves peuvent-ils utiliser le "climate storytelling" pour sensibiliser à la justice climatique ?
Maria a expliqué aux élèves la démarche du récit journalistique, puis ils ont travaillé en groupes pour rédiger des articles.
On commence par un pitch : Que doivent savoir nos lecteurs ? D’autres sont-ils d’accord ? Maria a rappelé qu’il vaut mieux un sujet précis et ciblé qu’un thème trop large.
Vient ensuite le reportage : Qu’avons-nous besoin de découvrir pour raconter l’histoire que les gens doivent lire ? Les élèves ont réfléchi à qui contacter dans leurs réseaux et quels experts pourraient renforcer leur enquête.
Après la collecte d’informations, place au premier jet : Comment présenter clairement et efficacement nos éléments ?
Enfin, réviser : Quelles améliorations apporter avant publication ?
Pendant l’atelier, Maria a présenté les principes d’un bon journalisme :
Curiosité — poser de bonnes questions ;
Fiabilité — vérifier toutes les informations et sources ;
Empathie — écouter en profondeur les protagonistes et lors des entretiens ;
Clarté — communiquer simplement ;
Objectivité — le journalisme ne consiste pas à publier des opinions personnelles.
Et maintenant que les élèves sont formés au climate storytelling ?
Le journal du lycée est en préparation : les élèves sont impatients de finaliser les articles commencés et de les publier pour un public plus large.
Les enseignants présents à l’atelier souhaitent intégrer le journalisme à leurs cours — en particulier les compétences qui aident les élèves à resserrer un sujet en questions qu’ils peuvent rechercher, documenter et transformer en récits.





Commentaires